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Depuis quelques années, les taxis féminins émergent dans les grandes métropoles mondiales afin de lutter contre les agressions sexuelles.

Tokyo, Londres, Le Caire, Beyrouth, Mexico, Séoul, Moscou ou Johannesburg se sont déjà dotés de ces "women cabs" qui présentent pour signe distinctif leur couleur rose.

Ces taxis conduits par des femmes et destinés exclusivement aux femmes fleurissent aux quatre coins du monde pour assurer confort et sécurité à la gente féminine.

Mais entre une séparation artificielle des sexes et une discrimination positive à l'emploi... Est-ce vraiment une si bonne idée ? On décrypte le phénomène.

Se protéger des violences sexuelles

A Londres, les "Pink Ladies cab" ont été lancés en juin 2005 à l’initiative de deux mères de famille. A la suite de multiples agressions sexuelles commises dans la capitale anglaise par des taxis illégaux, elles souhaitaient que leurs filles puissent rentrer chez elle en toute sécurité le soir. L’inquiétude provoquée par la hausse des violences sexuelles est à l’origine de cette association pour laquelle il suffit d’être inscrite pour bénéficier de ses services. La course, dont le prix est comparable à celui des taxis traditionnels, est payée par internet pour des raisons de sécurité. L’association remporte un véritable succès en parvenant à regrouper 10 000 membres dès la première année.

Cette émergence de taxis féminins n’est pas l’apanage des pays occidentaux. A Puebla, au centre du Mexique, ces taxis féminins surnommés "Taxis Pink" sont équipés d’un bouton d’alerte sous le volant connecté aux services de police et d’un GPS permettant un suivi à la trace. Au Mexique, où les agressions sexuelles sont particulièrement répandues mais très difficiles à chiffrer, ce mode de transport offre une alternative aux risques encourus dans les transports traditionnels.

Les risques de la séparation des sexes

Le développement de ces transports féminins vient s’ajouter à d’autres initiatives réalisées pour assurer la sécurité : il existe déjà des wagons réservés aux femmes au Japon, en Inde ou encore en Egypte. Néanmoins, si l’argument sécuritaire joue un rôle crucial dans l’accroissement de ces transports pour femmes, accentuer la séparation entre féminin et masculin n’est pas sans poser problème au regard de la représentation des rapports de sexe.

Outre le fait de glacer les identités sexuelles, ces projets propagent et enracinent encore davantage des images mentales qui nuisent à une possible égalité des sexes. En assignant des
transports spécifiques aux femmes, la mixité des sexes se voit sérieusement entamée au nom d’une violence masculine qui se généraliserait et nourrirait un gouffre encore un peu plus profond entre hommes et femmes. La discrimination positive prend le risque d’engendrer une ségrégation sexuelle contre laquelle les féministes ont justement toujours lutté.

En
Iran, le développement de taxis féminins s’inscrit dans un ensemble de mesures à motivations religieuses qui visent à séparer les hommes et les femmes dans les lieux publics. Le cas iranien illustre les possibles dérives extrémistes de ce type d’initiative : en 2009, à l’exception du propriétaire et du caissier, tous les employés de magasins de vêtements pour femmes devaient nécessairement être des femmes sous peine de fermeture du lieu de travail.

Femmes au volant, parité au tournant

Au-delà du problème fondamental des violences sexuelles, le développement des taxis féminins met en lumière les discriminations à l’emploi subies par les femmes et l’absence totale de mixité dans certains secteurs d’activités.

Au Sénégal, le Fond national pour la promotion de l’Entrepreunariat soutient ainsi les "Taxi Sisters" par souci de promouvoir la parité dans des métiers traditionnellement perçus comme masculins. A Dakar, certains taxis sont désormais conduits par des femmes et destinés à tous les individus, sans distinction de sexe. Les "chauffeuses" ont pris des cours d’auto-défense, les voitures qu’elles conduisent sont aussi jaunes que les autres taxis de la ville, le rose qui permettait de distinguer les taxis a été remplacé par un simple logo "Taxi Sister". Une nouvelle image de la femme et de sa place dans le monde du travail est ainsi promue.

L’argument sécuritaire généralement invoqué pour justifier les taxis féminins serait presque évincé devant les intérêts socio-économiques en jeu. Les taxis féminins permettent ainsi de créer des emplois pour les femmes dans un marché dominé par la présence masculine. L’épineuse question de la parité dans l’accès à l’emploi est ainsi soulevée. La force des préjugés se révèle l’un des principaux freins à la féminisation du secteur automobile. Elle est même, plus généralement, la source des difficultés à introduire les femmes dans les secteurs perçus comme masculins.

 

 

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